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Quatre enfants de la famille Graham / Four of the Graham children

Traduction par Jeanne Smits, LifeSiteNews

CALVADOS, France, 21 juin 2021 (LifeSiteNews) – Une famille nombreuse aimante est en plein désarroi aujourd’hui après avoir appris que les plus jeunes de ses membres ne pourront pas rentrer à la maison.

Une cour d’appel française a décidé jeudi que les six enfants retirés par un juge à leurs parents, les expatriés anglais Clare et David Graham, vont devoir rester en famille d’accueil jusqu’à fin juin au moins. C’est une déception pour la famille, qui avait l’espoir de voir la décision du 17 juin la réunir enfin.

« Nous sommes vraiment anéantis », a déclaré aujourd’hui Clare Graham, mère catholique de dix enfants, à LifeSiteNews.

Les enfants mineurs ont eux-mêmes été répartis par paires par les services sociaux du Calvados, et sont contraints de vivre dans trois foyers distincts en compagnie d’autres enfants placés. Ils ne peuvent plus se voir entre frères et sœurs lors de leurs rares visites sous surveillance avec leurs parents, précise Clare. Les enfants sont au contraire amenés dans une pièce pour voir leurs parents deux par deux.

Les deux garçons les plus âgés, 12 et 15 ans, vivent actuellement chez un couple âgé qui héberge deux autres enfants placés ainsi qu’un jeune de 19 ans placé en famille d’accueil. Les deux fillettes, âgées de 9 et 10 ans, sont logées chez un Algérien musulman, sa femme française et un autre enfant placé, âgé de 2 ans. Les plus jeunes garçons, âgés de 7 et 5 ans, se trouvent chez un troisième couple.

L’accueil familial est une profession lucrative en France, où les parents d’accueil reçoivent environ 500 € de revenu de base par mois, plus 630 € par mois pour chaque enfant accueilli, et 10 € par jour pour les besoins de l’enfant.

Le désarroi des Graham n’est pas seulement la conséquence de leur séparation forcée ; il est aggravé la souffrance des enfants mineurs placés en famille d’accueil. Lors de la visite de mardi, Clare a été étonnée de voir que ses filles portaient toutes deux des chemises à manches longues et des jeans malgré une température très élevée de 30° C (86° F). Elle a découvert que les deux filles étaient tellement brûlées par le soleil qu’elles « pouvaient à peine marcher », ayant été emmenées à la plage le dimanche, vêtues uniquement de bikinis, sans la protection d’une crème solaire.

« Leurs brûlures étaient cachées », a-t-elle déclaré.

Quand ce fut au tour du fils de 12 ans de voir ses parents au cours de cette réunion, le garçon a révélé qu’on le met dans le coffre de la voiture surchargée du père d’accueil pour l’emmener à l’école, et qu’il a failli se noyer dans la mer lors d’un jeu violent avec son frère d’accueil de 19 ans. Il avait les larmes aux yeux pendant toute la rencontre et, selon Clare, n’arrêtait pas de demander : « C’est quand le 17 ? »

« Maintenant, ils vont être anéantis d’apprendre qu’ils ne rentrent pas à la maison », a-t-elle déclaré à LifeSiteNews. 

Clare a également déclaré que son fils de 15 ans en a « marre » et qu’il déprime.

La mère a envoyé des courriels aux travailleurs sociaux pour protester contre la négligence dont sont victimes ses enfants de la part de leurs familles d’accueil, mais elle dit qu’au lieu de recevoir de l’aide, la situation ne fait qu’empirer. Au début du mois, elle s’est plainte après que son plus jeune fils est arrivé lors d’une visite avec un gros coup de soleil, tandis que son avant-dernier garçon présentait une ecchymose jaunâtre autour de l’œil. Pour toute réponse, elle a été informée par e-mail qu’elle ne pourrait plus téléphoner à ses enfants.

LifeSiteNews a pu consulter la lettre du 9 juin rédigée par celle qui était alors l’avocat des Graham au sujet de cet incident, ainsi qu’un extrait du courriel des services sociaux, ainsi que la preuve vidéo de l’œil au beurre noir du petit garçon, les photos des coups de soleil des enfants et les images de la découverte embarrassante que l’un des enfants avait ses chaussures au mauvais pied.

Selon Clare, quatre travailleurs sociaux les ont rencontrés juste avant les visites de mardi avec les enfants, et les ont réprimandés.

« Dave et moi avons été emmenés dans une pièce avant de voir les enfants avec trois travailleurs sociaux et le chef des travailleurs sociaux », a déclaré cette mère de 10 enfants.

« Ils m’ont un peu malmenée et m’ont dit : “Nous mettons fin à vos appels téléphoniques parce que vous n’avez pas été très correcte lors de la dernière réunion. Vous vous êtes plainte” », a-t-elle poursuivi.

« C’était effrayant mardi. C’était vraiment effrayant. »

Sans pour autant se laisser décourager par sa punition, Clare a envoyé des messages à la directrice des services sociaux du Calvados, affirmant que celle-ci avait « abîmé les enfants [des Graham] pour le restant de leurs jours ».

Les hurlements du juge

Ce matin, Claire a tenté de faire suspendre le placement de ses enfants au motif que les familles d’accueil ne s’occupent pas correctement des enfants. On lui a dit de téléphoner au tribunal ; elle a parlé à une secrétaire par l’intermédiaire de sa fille adulte francophone Georgina, et ce jusqu’à ce que, à la surprise des Graham, le juge chargé de leur affaire arrive au bout du fil.

« Elle est devenue hystérique », se souvient Clare.

Il apparaît que la juge a dit qu’elle avait reçu des messages des services sociaux critiquant les Graham, et que le coup de soleil n’était rien. Lorsque Clare a dit (par l’intermédiaire de Georgina) qu’elle allait signaler à la police les dommages infligés aux enfants, la magistrate s’est mise « encore plus en colère » et a demandé si Clare était en train de la menacer. La mère, encore sous le choc, nous a déclaré que la juge hurlait.

« Georgina m’a dit : “Tout ce que je pouvais entendre, c’est qu’elle te déteste, maman. Elle te déteste. Je le sentais dans sa voix” », raconte Clare.

« J’en ai eu assez de l’entendre parler, toujours et encore, et j’ai dit : “Passe-moi le téléphone, Georgina, je vais lui dire ce que je pense d’elle” – et Georgina a eu peur que je ne gâche tout, alors elle a raccroché. »

Clare a déclaré que l’incident les avait laissés sous le choc. Malheureusement, lorsque le placement de six mois des enfants prendra fin le 30 juin, c’est ce même juge qui présidera l’audience.

Les Graham et leurs quatre enfants aînés, aujourd’hui majeurs, ont déménagé en France en 2005. Le couple y a eu six autres enfants. Leurs filles aînées ont fréquenté une école publique locale où on les tourmentait parce qu’elles étaient anglaises. Il y a quatre ans, Clare a décidé de retirer ses fils de l’école publique et de les éduquer à la maison. Malheureusement, elle a été dénoncée aux services sociaux français par un parent d’élève de leur école. Cela a déclenché un cycle sans fin d’ingérence de l’État, alors que Claire tentait d’assurer une éducation catholique à ses enfants. Les travailleurs sociaux s’inquiètent apparemment de la foi de Clare et du nombre de ses enfants.

Grâce à la générosité de deux internats catholiques, Clare a pu trouver des places pour les deux aînés de ses fils mineurs ainsi que pour ses deux plus jeunes filles. Son mari David était cependant mécontent de cet arrangement et souhaitait que ses enfants aillent dans des écoles publiques plus proches de chez eux, parce qu’ils lui manquaient. Après que Clare se fut brièvement séparée de David, emmenant avec elle les enfants les plus jeunes, David l’a poursuivie en justice. À l’issue de l’audience, le juge a décidé de retirer les enfants à leurs deux parents et de les placer en foyers d’accueil.

Lorsqu’en mars, les travailleurs sociaux ont demandé à Clare de préparer les enfants pour leur placement, elle s’est enfuie. N’ayant pas de passeports pour les enfants – ni la sympathie de l’ambassade britannique – elle et les enfants ont fini par trouver refuge chez David. Le 4 avril, la police a fait une descente chez eux, arrêté les adultes et emmené les enfants mineurs.  

Pendant leur captivité, le droit des enfants de pratiquer leur foi catholique a été violé. Ainsi que LifeSiteNews l’a rapporté le mois dernier, la famille d’accueil musulmane des petites filles a refusé de les emmener à la messe le jour de l’Ascension, en leur proposant plutôt de leur apprendre des prières islamiques.

LifeSiteNews a reçu une recommandation d’avocat de ne pas nommer ni approcher le juge et les travailleurs sociaux dans cette affaire, pour le bien des Graham et de leurs enfants.

Pour participer au fonds de soutien pour les frais judiciaires de la famille Graham, cliquez ici.